29 Juil

Le 1er entrepreneur Ă©tait Africain

Publié par Christian Liongo



ARTICLE - Ce papier fait suite Ă  mon intervention dans le cadre du "Mandela Day" le 16 juillet 2016.

Le samedi 16 juillet dernier, j’ai été invité par le Sénateur honoraire belge Hassan Bousetta à prendre part à un débat public à l’occasion du Mandela Day à Liège, est de la Belgique. L’échange d’idées portait sur le thème « L’Afrique, future puissance économique ? ». L’interrogation étant de mise à dessein.

 

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Compte tenu de la configuration économique et politique mondiale actuelle, telle qu’elle prévaut depuis près de 400 ans, avec une domination quasi sans partage du bloc occidental, cette assertion sous forme interrogative pourrait sembler impertinente voir téméraire. Et pourtant, je suis convaincu qu’elle revêt une acuité certaine surtout si l’on songe à se départir de toute myopie et à interroger l’Histoire récente et plus lointaine. Cette dernière nous enseigne que l’ « homo africanus », l’Homme africain, a su faire preuve, tout au long de son histoire, des compétences qui constituent la quintessence de l’esprit d’entreprise.

 

En liminaire, songeons à cette époque lointaine située à 200 000 ans avant l’ère chrétienne avec l’apparition du premier homme semblable aux terriens modernes - l’homo sapiens sapiens - apparu dans les savanes de l’Afrique orientale. Très vite cet Africain originel se répand sur l’entièreté du globe terrestre pour apparaitre en Europe seulement 50 000 ans avant Jésus Christ. Il est aisé d’imaginer les aptitudes requises pour accomplir une telle épopée dans l’ environnement extrêmement hostile d’alors. L’homo sapiens a dû faire montre de persévérance, de créativité, d’endurance, de goût du risque et de la découverte, d’une inclination naturelle pour l’expérimentation et l’imagination, sans omettre un esprit d’équipe éprouvé afin de faire face aux différents défis d’un milieu extrêmement menaçant. Autant de compétences liées à l’entrepreunariat !

 

HomoSapiens

 

Très proche de nous, si j’ose dire, j’évoquerai l’Egypte antique. Pour rappel, la Basse Egypte et la Haute Egypte furent unifiées vers 3000 ans avant notre ère par le premier pharaon Narmer. Commence dès lors une ère de prospérité pour ce royaume africain avec très rapidement la construction de bâtisses - les pyramides - qui symbolisent l’avancée technologique des Africains d’alors sur toute autre civilisation antique.

 

C’est l’occasion de rappeler que la civilisation d’origine dont se prévaut le monde occidental - la Grèce antique - n’apparaîtra que près de 2000 ans plus tard, c’est-à-dire 700 ans avant JC. Comment ne pas mentionner que la plupart d’hommes de sciences grecs feront leur écolage en Egypte antique qui apparaît à l’époque comme la première puissance économique et scientifique ? C’est le cas des scientifiques comme Pythagore, Socrate ou encore Hérodote. Ce dernier, qui vécut au 5ème siècle avant JC, et considéré en Occident comme le « Père de l’Histoire », détruit au passage le mythe d’une Egypte antique blanche. En effet, Hérodote est un témoin oculaire de cette Egypte pour y avoir vécu au cours de nombreuses années. Il témoigne non seulement de l’érudition des prêtres égyptiens mais également du phénotype négro-africain des populations d’Egypte. Il en rend précisément compte dans son ouvrage « Histoires », Livre II, paragraphe 104, rédigé par ses soins comme suit : « ….. les Colchidiens sont Egyptiens d’origine, ….. Je le conjecturai sur deux indices : le premier c’est qu’ils sont noirs, et qu’ils ont les cheveux crépus, …. ». D’autres témoignages de scientifiques grecs, tels que ceux d’Aristote vers 350 avant JC, corroborent les écrits d’Hérodote.

 

Egyptiens

 

Si l’homme africain a été le premier à se projeter avec succès dans l’espace, parcourant des dizaines de milliers de kilomètres, s’il a été le premier à ériger des monuments de la complexité technologique des pyramides avant toute autre civilisation, s’il a su faire preuve de la résilience nécessaire afin de surmonter les affres d’une histoires récente très douloureuse - l’esclavage et la colonisation -, je n’ai aucun doute sur ses capacités entrepreneuriales et le futur brillant de tout un continent qui s’éveille petit à petit. La deuxième partie du XXIème siècle sera africaine.

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